L’UNIVERS SEMANTIQUE

 

Algirdas J. GREIMAS  appelle « univers sémantique » le système de valeurs fondamentales qui permet d’attribuer une valeur spécifique à chacun des éléments du monde, transformant ainsi l’agrégat d’éléments disparates de l’expérience humaine en un « monde signifiant ».

Ce monde signifiant est un système de référence : une vie a un sens et un discours est signifiant si (et seulement si) cette vie est vécue et ce discours prononcé dans le contexte d’un tel système.

C’est-à-dire que toute vie et tout discours ont un effet de sens parce qu’ils présupposent un univers sémantique.

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« Le vrai thème d’une oeuvre n’est donc pas le sujet traité, sujet conscient et voulu qui se confond avec ce que les mots désignent, mais les thèmes inconscients, les archétypes involontaires où les mots, mais aussi les couleurs et les sons prennent leur sens et leur vie. L’art est une véritable transmutation de la matière. La matière y est spiritualisée, les milieux physiques y sont dématérialisés, pour réfracter l’essence, c’est-à-dire la qualité d’un monde originel. Et ce traitement de la matière ne fait qu’un avec le « style« . »

Gilles DELEUZE, Proust et les signes, Paris, PUF, 1964.

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L’oeuvre de Gaston BACHELARD nous fournit de précieux instruments d’analyse permettant d’explorer l’univers sémantique des écrivains au moyen, notamment, de sa description de l’imaginaire des quatre éléments : l’eau, le feu, l’air et la terre (1).

On consultera avec grand profit le livre de Gilbert DURAND « Structures anthropologiques de l’imaginaire » (2).

L’oeuvre de René GUÉNON (3), de même que celle de Mircea ELIADE (4) offrent d’innombrables pistes pour l’interprétation des  références mythiques et symboliques dont fourmillent les textes littéraires.

Les analyses de Paul DIEL (5) se révéleront  particulièrement utiles à qui s’intéresse  à la dimension psychanalytique des mythes grecs.

Enfin, pour une approche théorique et pratique de la stylistique – du texte littéraire en particulier – je ne saurais trop recommander les ouvrages de mon maître Pierre GUIRAUD  (6).

Qu’on me pardonne ces indications bibliographiques rudimentaires : elles n’ont pour seul but que celui d’orienter l’étudiant vers quelques études facilement accessibles

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(1) Gaston BACHELARD voir bibliographie : https://beylardozeroff.org/index.php/methodologie/gaston-bachelard-experience-vs-spectacle/

(2) Gilbert DURAND, Les structures anthropologiques de l’imaginaire, Paris, Dunod, 2016.

(3) René GUÉNON, Symboles de la science sacrée, Paris, Gallimard, 1962.

(4) Mircea ELIADE,  Traité d’histoire des religions, Paris, « Petite bibliothèque Payot », 1989.

Mircea ELIADE, Images et symboles, Paris, Gallimard, 1952.

Mircea ELIADE, Aspects du mythe, Paris, Gallimard, 1963.

(5) Paul DIEL, Le symbolisme dans la mythologie grecque, Paris, Payot, 1966.

(6) Pierre GUIRAUD, Essais de stylistique, Paris, Klincksieck, 1969.

Pierre GUIRAUD et Pierre KUENTZ, La stylistique, Paris, Klincksieck, 1970.

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Séminaire de Méthodologie Littéraire de M. J.-L. Beylard-Ozeroff

"Je dis qu'il faut apprendre le français dans les textes écrits par les grands écrivains, dans les textes de création ou chez les poètes et non pas auprès de documents qui portent déjà le rétrécissement du sociologisme, le rétrécissement des médias." Michel HENRY